Il y avait du beau linge dans les salons du Grand Hôtel, sous les portraits récemment inaugurés de Bonnat et autour des buffets somptueux de Pierre Oteiza. Du beau linge, et beaucoup de monde. Avant la remise des prix, les lecteurs se pressaient auprès des stands des lauréats. Celui de Perico Legasse, critique gastronomique et confrère de Marianne a été pris d’assaut tandis que les Editions Iru errege, tenues par l’écrivain Txomin Laxalt et Patrick Delprat, aussi fin artiste à sa gaïta qu’expert dans le métier d’imprimeur, ont aussi fait sensation. Alexandre Hurel présentait les dernières productions de sa maison d’éditions Pimientos au nombre desquelles le bel album sur les sculpteurs basques de Michel de Jaureguiberry. Clelia Ventura, fille du célébrissime acteur, offrait, elle, les premiers ouvrages des éditions « Barnea Productions », petite maison d’édition créée à Saint-Jean-de-Luz, et récompensée pour "Lino Ventura, carnet de voyages"
Aux lauréats de cette année s’étaient joints d’anciens auteurs récompensés comme le landais Jacques de Cauna qui a publié récemment aux éditions Sud Ouest « Toussaint Louverture. Le Grand Précurseur », sur la personnalité méconnue du fondateur de l’Etat haïtien. Notre chroniqueur et président du jury, Alexandre de La Cerda, a fait remettre à Perico Legasse le prix du Casino Barrière de Biarritz par son directeur Marketing et communication Olivier Barneche et à Txomin Laxalt celui de la chaîne Longitude Hôtels par son pdg Jean-Marc Banquet d’Orx. Jean-René Etchegaray a notamment formé le voeu que la remise de ce prix continue d'être faite à Bayonne (alors qu'il était jusque là remis dans le cadre du Salon du Livre de Biarritz ). C'est au lauréat qu'est revenu le dernier mot. Pour ce dernier, la cuisine est française se meurt parce qu'elle est allée "sur ce terrain de la mondialisation, de cette cuisine moléculaire, de cet art moderne technologique qui devrait rester au stade des explorations pour des plasticiens d'art. Or ils sont devenus des références pour de jeunes chefs. C'est pourquoi je prône le retour à la cuisine de produits. Un beau légume, une belle volaille, un joli poisson ne se touchent pas. Ce sont des trésors. " . Pourquoi donc ne pas lire un livre de Périco devant un chipiron à l'encre, moyen idéal de jumeler nourritures terrestres et spirituelles.
